Weill, Joseph

O.S.E.

Auteur de la fiche : Marc Fineltin

Weill, Joseph

Weill, Joseph Né le 3 juillet 1902 à Bouxwiller.

Responsabilités

Dirigeant de l’OSE.

Médecin, résistant, notable alsacien, le D’ Joseph Weill est l’un des dirigeants de l’osE pendant la guerre. Actif avant-guerre, ses actions sont multiples : consolider les mouvements de jeunesse, lutter contre l’antisémitisme, aider les réfugiés et favoriser l’émigration vers la Palestine. À la déclaration de guerre, ancien conscrit de 2e classe non mobilisable, il se porte volontaire pour le service sanitaire. Dès 1940, installé comme médecin de campagne à Terrasson-la-Villedieu, près de Sarlat (Dordogne), il participe à la création des Ouvres d’aide sociale israélite aux populations repliées d’Alsace et de Lorraine (oASJ) et organise une équipe de médecins volants avec son frère Élie et les Docteurs  Revel et Nerson, qui sillonnent la Dordogne et les départements limitrophes jusqu’en 1944. Après les lois antijuives de 1941, Joseph Weill ne peut continuer à exercer la médecine et se met au service de l’osE. Il en devient très vite le directeur médical, puis joue un rôle de premier plan. Il participe activement à l’aide aux réfugiés étrangers internés dans les camps de la zone Sud. Au sein du comité de Nîmes créé le 20 novembre 1940, il préside la « commission d’hygiène, d’aide à l’enfance et aux vieillards ». Dès le 12 décembre, il présente au nom de l’osE un projet de travail social « en profondeur » et un programme de libération des enfants considérés comme prioritaires. Sur 2 000 enfants internés en novembre 1940, l’osE et le comité de Nîmes parviennent à en faire sortir près de 1 500 et à les placer en maison d’enfants, en famille d’accueil ou en pouponnière. En 1942, Joseph Weill fait plusieurs voyages, clandestins puis officiels, à Genève pour établir des contacts avec les autorités suisses et les dirigeants communautaires en vue de l’accueil des réfugiés juifs clandestins qui commencent à affluer à la frontière suisse, et du financement de la future action clandestine de l’OSE. Participant à la « commission de criblage 5 » des 27-30 août 1942 à Vénissieux qui parvient à sauver 108 enfants, Joseph Weill est persuadé de l’urgence de la fermeture des maisons, devenues des pièges mortels. Il entreprend de tracer les grandes lignes du programme de sauvetage des enfants en obtenant au préalable l’accord du délégué du Joint, Dika Jefroykin, pour les sommes considérables nécessaires à cette action clandestine. Il charge Georges Garel d’organiser le réseau, qui désormais portera son nom. Enfin. il confie à Georges Loinger l’organisation des passages clandestins en Suisse. Recherché par la Gestapo, il passe lui-même en mars 1943 en Suisse, où il travaille pour l’Union-osE. Il négocie les convois d’enfants avec les autorités suisses et s’occupe de réceptionner les subventions transférées de manière secrète en France par des réseaux savoyards à Maurice Brener, représentant du Joint en France de 1943 à fin 1945, d’abord pour alimenter l’action clandestine, ensuite pour permettre à l’osE de reconstituer son activité après la Libération.

  1. Le 26 août 1942, une très grande rafle a lieu à Lyon : 1 200 personnes, adultes et enfants, sont arrêtées et internées à la caserne de Vénissieux. Une commission de criblage est créée dans le but de rechercher pour chacun des internés un « motif » de le libérer. Cette commission comprend Claude Gutmann des or, Joseph Weill et Charles Lederman de l’ose, Georges Garel, l’abbé Glas­berg des Amitiés chrétiennes, Gilbert Lesage du Service social des étrangers (ssE). C’est ainsi que 108 enfants et environ 500 adultes sont « exemptés », libérés ou évadés.