DOUMAIN Louis

Auteur de la fiche : Dominique MORIN

Louis DOUMAIN

Né le 7 février 1920 à Cardiff-Edmonton (Alberta, Canada), d’une famille originaire de l’Ardèche émigrée au Canada. Il arrive en France en 1926, est naturalisé français en 1941. Il devient professeur au petit séminaire d’Annonay, est ordonné prêtre le 19 décembre 1942. Le 8 juillet 1943, il est requis pour partir au Service du Travail Obligatoire créé par le gouvernement de Vichy.

En Allemagne, il est affecté à une usine de produits chimiques, aluminium à l’I.G Bitterfeld, près de Leipzig, à la sortie d’un four à métaux. « Sa soutane le fit affecter à un travail tellemment inhumain qu’on le surnomma « le bagnard » ». 

Les activités interdites relèvent de la pratique de son ministère. Il célèbre la messe chez les religieuses de Bitterfeld, pour des Travailleurs français. Il anime l’action catholique dans la région avec Roger Martins, jociste de Roubaix-Tourcoing, écrit en 1943 préparer à des sacrements catholiques : baptême, communions. Il put dire la messe tous les jours jusqu’à son arrestation, d’abord à l’église paroissiale en français, jusqu’à ce qu’un décret interdise les messes en français, puis dans une chapelle privée chez les sœurs de Bitterfeld. « Il avait très peur quand des camarades ou groupes de camarades lui demandaient un service d’Eglise qui lui était interdit par la Gestapo. Cependant, il ne refusait jamais » (témoignage de l’abbé M. Fortune, séminariste au Lagerfilm à Wolfen).

En application du décret nazi du 3/12/43 contre l’action catholique française parmi les Travailleurs français en Allemagne nazie, il est arrêté le 19 septembre 1944 après une messe célébrée dans les bois, en même temps qu’une quarantaine de jocistes et militants responsables en vue et des prêtres du Gau Halle-Merseburg (la photo de la messe a été conservée). Une décision de la Gestapo fut l’arrestation des principaux chefs jocistes dans le but d’empêcher toute activité religieuse. Chaque semaine, une centaine étaient arrêtés, beaucoup étaient relâchés. La prison centrale de Halle était pleine » (témoignage d’Albin Mazzon, jociste au Lager Marie). L’abbé Doumain est interrogé à Bitterfeld puis à Halle. La Gestapo lui propose, pour le libérer, de prendre l’engagement de ne plus dire la messe.

Il est envoyé le 21 novembre 1944 au camp disciplinaire de Spergau, puis à Zöschen, organisé pour éliminer les détenus.

Il décède à Zöschen le 20 décembre après une opération à la gorge et après avoir perdu l’usage de la parole.