LE GUILLERMIC MARCEL

Auteur de la fiche : Prigent Alain-Tilly Serge.

LE GUILLERMIC MARCEL

Fils d’agriculteurs, Marcel Le Guillermic est né le 15 juin 1924 à Loc-Envel (Côtes-du-Nord devenues depuis Côtes d’Armor). Il fréquente l’école communale jusqu’à l’obtention du certificat d’études primaires.

ACTION DANS LA RESISTANCE :

Secrétaire de mairie de Loc-Envel, il confectionne pendant l’occupation des fausses cartes d’identité pour les clandestins, s’engage dans les FTP et participe à diverses actions.

Le 13 avril 1944, peu après 6 heures du matin, les Allemands, bien renseignés par une dénonciation arrivent à Loc.-Envel dans deux camions suivis d’une traction-avant Citroën dans laquelle se trouve un français vêtu d’un blouson de cuir, envahissent la maison Le Guillermic. Marcel Le Guillermic s’échappe dans la lande voisine mais sa sœur Marie et sa mère sont frappées violemment (cette dernière, traumatisée en a été marquée toute sa vie) et son frère Jean menacé d’arrestation. Marcel le Guillermic préfère se rendre alors pour épargner ses proches.

Deux autres FTP ont été arrêtés à Loc.-Envel : Paul Nogré et Maurice Peigné. Tous trois ont subi des sévices à tel point que Maurice Peigné était méconnaissable. Toutefois Aimé Jégou (adjudant en retraite proportionnelle), responsable du secteur de Loc.-Envel et Yves Deriennic (ancien second maître de la Marine Nationale marié à Bernadette directrice de l’école communale) se sont échappés1.

Marcel Le Guillermic et ses camarades sont emmenés dans un camion à ridelles vers La chapelle-Neuve distante de sept kilomètres où Jules Pataou, François Rolland, François Touboulic et son fils Roger sont arrêtés à leur tour. Tout le monde est incarcéré à la prison de Saint-Brieuc.2

Après avoir été torturé, Marcel Le Guillermic est transféré à Rennes au camp Sainte-Marguerite qu’il quitte le 22 juin 1944 pour la maison d’arrêt Jacques Cartier. Jugé avec ses camarades le jour même par le tribunal de la Feldkommandantur 748 , tous sont condamnés à mort pour transport d’armes. Le lendemain 23 juin 1944, Marcel Le Guillermic, Paul Nogré, Marcel Peigné, François Touboulic sont fusillés au camp militaire de la Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande.

Marcel Le Guillermic avait 20 ans.

Les FTP de Loc.-Envel ont d’abord été inhumés dans le cimetière de l’Est de Rennes puis dans celui de Loc-Envel le 16 septembre 1944. Il est à remarquer que Loc-Envel, peuplé de 200 habitants eut trois des siens fusillés et que quatre natifs mais demeurant à Dresnay en Loguivy-Plougras (Côtes d’Armor) sont morts en déportation.

Le nom de Marcel Le Guillermic figure sur la plaque du camp de la Maltière et sur le monument cantonal de Saint-Paul en Louargat.

SOURCES :

Archives :

Archives départementales des côtes d’Armor : 68j9, 2w110, 1176w1

Besse JP-Pouty T. Notes dans dossiers BAVCC de Caen.

Témoignages :

Marie, sœur de Marcel Le Guillermic

René Nogré

Bibliographie :

Morvan Françoise. Miliciens contre maquisards. Ouest-France. Rennes. 2010

1 Caché dans un poulailler puis réfugié à Kerguiniou en Ploubezre, Yves Derriennic est blessé puis capturé lors de l’attaque de ce groupe par les Allemands le 23 mai 1944. Il est massacré le 10 juillet 1944 à Malaunay en Ploumagoar (Côtes d’Armor)). Quant à Aimé Jégou, absent alors de son domicile, au grand étonnement des témoins, il n’a pas été recherché par les Allemands.

2 Ces arrestations sont sans doute liées à celles opérées le 9 avril 1944 à Callac-de-Bretagne.