VALLETTE d’OSIA Jean

Auteur de la fiche : Résumé d’après le livre de Philippe Lacarrière « A travers les barreaux, Récits d’évasion de Résistants » paru aux « Éditions LBM Little Big Man » en 2005

Jean VALLETTE d’OSIA

Officier d’active breveté d’état-major, chasseur alpin. En juin 1940 la division encerclée il obtient de son commandant l’autorisation d’essayer de rejoindre l’armée française. Il est arrêté à Saint-Valéry-en-Caux et réussit à s’échapper de la colonne de prisonniers. Après deux jours de liberté il est repris. Un groupe de 15 officiers est envoyé vers la forteresse de Doullens sous la garde d’un seul soldat. Le commandant VALLETTE d’OSIA et un de ses camarades quittent la colonne. Un paysan les nourrit, leur donne des bleus de chauffe et deux bicyclettes, qui leur permettront de rejoindre la zone non occupée.VALLETTE d’OSIA rallie l’armée d’armistice, reçoit le commandement du 27° bataillon de chasseurs alpins. Lorsque l’armée allemande pénètre en zone sud fin 1942 il dissout son bataillon, et rejoint la Résistance. Il s’efforce de sauvegarder les dépôts d’armements et de munitions, constitués depuis juin 1940, mais un tribunal militaire le condamne à 10 ans de prison.

Il prend la tête de la Résistance en Haute Savoie débute la création de l’Armée Secrète (AS)

Le 13 septembre 1943 à Annecy un traître vend VALLETTE d’OSIA à la Gestapo, il est torturé sur place, puis envoyé à Annemasse d’où l’évasion est impossible puis au fort Montluc à Lyon. Il est conduit par deux gestapistes en gare de Lyon pour prendre le train nuit pour Dijon dans un compartiment réservé à la Wehrmacht. Il fait semblant de dormir, menotté et sans lacets de chaussures. Ses gardes s’endorment, aussitôt il ouvre avec difficulté la fenêtre et saute les pieds en avant, le visage tourné vers le haut. Il heurte violement avec la tête et l’épaule le ballast. Le train s’arrête 400 m plus loin. VALLETTE d’OSIA se redresse traverse les voies et court en sens inverse du train. Il arrive dans un village (Chambertin) chez des paysans qui liment la chaîne reliant ses menottes. Le paysan lui donne une veste noire et une casquette pour dissimuler sa blessure, son fils accompagne l’officier pour éviter deux villages et lui donne un peu d’argent. Au petit jour il demande l’hospitalité à un couple de retraités qui scient les bracelets des menottes et qui voyant son état pitoyable va le retenir 2 jours pour le soigner. La fille de la maison se charge d’un message pour la Haute Savoie par l’intermédiaire d’un prêtre de Dijon, celui-ci étant absent, elle prend le train pour Annecy et dépose le message chez les FOURNIER. VALLETTE d’OSIA, se remet en route pour Clinzeaux dans le Morvan où habitent son oncle et sa tante.

En novembre 1943 VALLETTE d’OSIA doit se rendre à Alger, pour faire le point sur les maquis. Une tentative par le sous marin « Casabianca » échoue. Il réussira par avion à rejoindre l’Angleterre puis Casablanca et enfin Alger. Il participe aux travaux d’état major pour la préparation du débarquement en Provence, puis à la fin août 1944 il rejoint les maquis de Haute Savoie.

Le colonel VALLETTE d’OSIA est nommé commandant de la 27° division alpine puis commandant de l’infanterie divisionnaire. En avril 1945 la 27° division alpine pénètre en Italie du Nord et prend Turin mais les alliés n’ont pas prévu cette pénétration et les Français doivent évacuer le territoire italien.

Jean VALLETTE d’OSIA (1898 – 2000) termine sa carrière militaire en 1958 avec le grade de général de corps d’armée.

Il est élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d’Honneur.