de la CHAISE Jacques

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Jacques de la CHAISE

Jacques de la CHAISE est né à Nantes le 4 janvier 1918, sa mère Madeleine de Marcy meurt un an plus tard. Son père est très grièvement blessé sur le front, son grand-père, officier, a été tué dès 1916, son oncle meurt à 24 ans des suites de la guerre. La famille de la CHAISE a donc déjà payé un lourd tribut à la France

Il est mis en pension à l’âge de 10 ans à l’Ecole des Roches. Bachelier à 16 ans il sera en juillet 1938, diplômé des Sciences Politiques, licencié en anglais et en Droit. Il aura fait sa P.M.S. Ainsi il pourra répondre à l’appel de sa classe en septembre 1938. Il a 20 ans.

Il est affecté comme aspirant au 4° Hussards à Rambouillet. C’est là que le trouve la déclaration de guerre le 2 septembre 1939. Le 5 juin1940 sur la Somme face à une horde de chars allemands, « le sous-lieutenant de la CHAISE, blessé sert lui-même sa dernière pièce jusqu’à ce que son canon de 25 soit hors d’usage et porte secours à ses servants » – Rapport officiel sue la bataille de la Somme à Laleu – La croix de guerre lui sera remis à Tarbes en septembre 1940.

Curieusement, alors que les effectifs de l’armée sont réduits sur ordre des Allemands, la classe 1938 sera maintenue sous les drapeaux. Jacques de la CHAISE sera affecté au 1er Spahis marocains à Rabat où naîtra son fils aîné en vue d’informer Pierre.

L’Afrique du Nord comme la Marine est fidèle au gouvernement en place à Vichy. L’atmosphère qui y règne est difficile à supporter. Aussi c’est avec ferveur qu’il se met sous les ordres de son beau-père le Commandant DENARDOU qui a créé dès septembre 1940 un réseau de Résistance en liaison directe avec Londres. Libéré de ses obligations militaires en février 1942 Jacques de la CHAISE commence à préparer sérieusement le concours des Affaires Etrangères (ancêtre de l’E.N.A.) tout en remplissant quelques missions clandestines qui lui seront confiées tant par son beau-père, que par son professeur aux Sciences politiques André SIEGFRIED.

En novembre 1942, c’est le sabordage de la flotte et l’occupation de la zone sud par les Allemands. Jacques de la CHAISE croit alors de son devoir de rallier la France Libre, il se rend en Périgord auprès de son beau-père qui lui dit : « La guerre est loin d’être finie, passez votre concours et revenez me voir » Hélas le Commandant DENARDOU est arrêté à Pâques 1943 et finira ses jours à Dachau en 1945. Plaque commémorative du Réseau Dordogne-Pyrénées  au Musée Jean MOULIN à Bordeaux. Sa fille Nathalie  nait en janvier 1943.

Jacques de la CHAISE sera reçu au Grand Concours en juillet 1943 sous les ordres de Georges BIDAULT du ministère des Affaires Etrangères, celui-ci -Jean-Jacques dans la Résistance chef du réseau N.A.P. (noyautage des Administrations Publiques) lui assignera un poste, à haut risque, d’attaché au chef de Cabinet du maréchal Pétain, le capitaine de vaisseau TRACOU – en vus d’informer régulièrement le Général de GAULLE.

La filière de renseignement sera démantelée et Jacques de la CHAISE sera arrêté par la Gestapo, à l’hôtel du Parc, dans l’impuissance des autorités françaises, le 15 mai 1944. Il est incarcéré à la prison de Moulin.

Le 6 juin 1944 les alliés débarquent, l’allégresse est grande, l’espoir à sa mesure, on croit la guerre terminée ! Il n’en est rien. La machinerie administrative allemande continue à tourner et Jacques de la CHAISE fera partie du dernier convoi de prisonniers politiques transférés de Moulins à Fresnes le 23 juin 1944.

Au cours du voyage il tentera de s’évader en sautant par la fenêtre du compartiment, prenant les ouvriers travaillants sur la voie pour des employés de la S.N.C.F. sympathisants alors que ce sont des T.O.D.T. gardés par un sous officier allemand, qui tire et l’abat. L’officier responsable du détachement de prisonniers, courant sur lui, l’achève d’une balle dans le cœur.