HAMON Eugène

F.T.P.

Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly

HAMON Eugène

HAMON Eugène est né le 24 mars 1894 à Paris 15e, fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; cheminot ; FTP ; responsable du Parti communiste clandestin.

Son père Joseph, Eugène, Marie, Hamon, journalier, épousa Marie, Joséphine, Eudoxie, Heuret, sans profession.

Eugène Hamon fut réformé et pensionné à 30 % en 1915, des suites de la guerre. Plombier, il se maria le 22 juillet 1915 à Morlaix. Ajusteur au dépôt SNCF de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), il adhéra en 1936 à la cellule du PC de Ploufragan (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), dont il fut le trésorier.

Comme beaucoup de cheminots, il demeurait au Tertre de la Villette en Ploufragan. Il fut mobilisé au début de la guerre comme affecté spécial au dépôt de Saint-Brieuc.

Il intégra l’organisation communiste clandestine des cheminots avec Émile Renault. Celui-ci lui présenta Antoine, Jean Jouneau, responsable politique régional. Hamon fit partie du triangle de direction du PC clandestin sur Saint-Brieuc avec Georges Chevance, responsable régional aux masses. Il fut également en contact avec André, Léon Renard, qui lui apporta une machine à écrire qu’il cacha dans sa cave. Il fut en contact avec les autres responsables du PC clandestin, Maurice, Louis Pichouron, et Yves, Marcel Brégeon. En 1942, il était responsable d’une partie de l’appareil technique régional du PC clandestin.

Il fut arrêté le 8 août 1943 à Ploufragan, en possession d’un pistolet automatique colt 12 mm, par les inspecteurs de la SPAC (Section de protection anti communiste), aidés par la traîtrise de Léon Renard, responsable du PC clandestin de Noël 1942 à février 1943, avec lequel il avait été en contact. Son arrestation s’inscrivit dans le cadre d’une très vaste opération de démantèlement de l’organisation clandestine du PC. Sa fille Odette, Louise Hamon fut arrêtée le même jour, à son domicile. Violemment frappée au commissariat, elle fut déportée à Ravensbrück d’où elle revint.

Emprisonné à Saint-Brieuc, puis à Rennes, Eugène Hamon fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes le 6 juin 1944 et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec 31 autres camarades dont huit Républicains espagnols.

Eugène Hamon avait 50 ans.

Son nom figure sur la plaque des cheminots, en gare SNCF de Saint-Brieuc et sur le monument des cheminots du dépôt SNCF, rue Jean Coquelin à Saint-Brieuc.

Commentaire de l’auteur

Sources : -Archives dép. Côtes-d’Armor, 1043W32, activité du PCF (1940-1944) ; -Archives dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de Justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. -L’Aube Nouvelle, Ouest-Matin. -Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969 ; -Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord 11920-19451, Saint-Brieuc, 2000 ; -Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, -Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 6/7, 1998 ; -Alain Prigent, Serge Tilly, La bataille du rail, -Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 8/9, 2000 ; – Alain Prigent, Serge Tilly, notice dans Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social (1940-19681, Tome 6, 2009 ; – Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord 11940-19441, Les lieux de mémoire, -Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°10, 2004 et n°11, 2005. -Notes de J.P. Besse et T. Pouty (dossiers BAVCC Caen). Relevé en novembre 2012 sur le cahier N°12 de mai 2011 du comité de la Résistance populaire dans les Côtes du Nord