VOURC’H Guy

Auteur de la fiche : D’après Philippe Lacarrière : « Les volontaires de l’aube »

Guy VOURC’H

Guy VOURC’H a 20 ans en 1940. Il est élève aspirant de réserve à l’école des élèves officiers de Fontenay-le-Comte. Comme ses camarades, il refuse le message du maréchal Pétain. Alors que les officiers d’encadrement dans leur ensemble font confiance au général Weygand, il engage ses camarades à déserter cette armée que l’on oblige à rendre les armes, et à partir pour l’Angleterre continuer le combat.

Il se rend à Rochefort où, croit-il, il va pouvoir s’embarquer. Malheureusement, la défaite apporte un désordre inouï, même dans la caserne du 3ème régiment d’infanterie coloniale où il séjourne. Les Allemands sont aux portes de la ville et ordre est donné de bien les accueillir. Personne n’envisage de leur résister. Guy VOURC’H quitte alors Rochefort et rentre dans sa famille en pays breton à Plomodierne près de Douarnenez. Son père futur membre de la résistance bretonne s’étonne qu’il ne soit pas déjà en Angleterre. Un jour, alors que des Allemands veulent utiliser sa barque de pêche pour se détendre, il préfère la détruire devant leurs yeux plutôt que de la leur prêter.

Après deux tentatives ratées pour traverser la Manche, Guy décide d’acheter une pinasse de 11 mètres pour 40 000 francs. Toute la famille se groupe pour trouver les fonds. Finalement il embarque avec un équipage composé de son frère cadet Jean qui a été blessé durant la campagne de France, ses amis Charles de la PATELLIERE camarade de peloton à Fontenay- le-Comte, Robert ALATERRE, FERCHAUD et SCHEIDHAUER. La traversée devait durer moins de 24 heures. Elle durera plus de 11 jours et imposera les privations que l’on imagine. Sans vivre et sans eau, la petite équipe est sauvée par un chalutier anglais qui la débarque à Bristol.

Les six jeunes gens se rendent à Londres. Guy est incorporé comme officier dans le bataillon de fusiliers marins commandos. Le 6 juin 1944, il débarque à Ouistreham où il est blessé. Aussitôt rétabli, il participe aux combats de  Flessingue. Son frère Jean a rejoint Leclerc au Tchad. Il débarque en Normandie, et tombe mortellement blessé pour la Libération de Paris à Voisins-le-Bretonneux le 24 août 1944.

La PATELLIERE et FERCHAUD gagnent l’Afrique du Nord, et font campagne dans les FFL. Robert ALATERRE devient agent secret et passe plusieurs fois en Bretagne pour y organiser la Résistance. SCHEIDHAUER devient pilote dans les FAFL. Son avion abattu, il sera fusillé au mépris de lois de la guerre en 1943.

De son côté, la famille VOURC’H poursuit une résistance acharnée. Le père Antoine rejoint le réseau Johny. Poursuivi par la Gestapo, il gagne l’Afrique du Nord. Sa femme échappe de peu à l’arrestation et se cache au plus profond de la campagne bretonne. Paul VOURC’H, troisième frère de Guy passe en Angleterre en 1942. Yves, le quatrième, gagne lui aussi l’Angleterre en janvier 1944. Il a 19 ans et s’engage dans le bataillon de fusiliers marins dans lequel son frère Guy est officier.

Cette famille a montré les qualités traditionnelles de courage et ténacité de ses ancêtres bretons. Après la guerre, Guy retourne à  sa vocation médicale et devient un des premiers spécialistes mondiaux de l’anesthésie.