GRALL Marcel

F.T.P.

Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly : Sources : -Archives dép. Côtes d'Armor, 1043W3, activité du PCF (1940-1944) ; Archives Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de Justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. -Louis Pichouron, Mémoire d'un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. -Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. -Témoignage de François Jégou, L'odyssée des trois Finistériens, in Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°6/7, 1998. Relevé en novembre 2012 sur le cahier N°12 de mai 2011 du comité de la Résistance populaire dans les Côtes du Nord

GRALL Marcel

Né le 17 janvier 1924 à Berrien (Finistère), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; main d’œuvr ; FTP ; militant du Parti communiste clandestin. Fils de Pierre Marie Grall, cultivateur à Berrien, et de Plassart Marie, cultivatrice, âgée de 42 ans à sa naissance. Marcel Grall fit ses études à l’école communale où il obtint son certificat d’études primaires. Au début de l’occupation il travailla à Brest où il fut en contact avec des militants communistes, en particulier Joseph Pellau. Après son adhésion à l’organisation clandestine des jeunesses communistes en 1943, il fut intégré dans un groupe opérationnel alors qu’il était domicilié à La Feuillée (Finistère), dans les monts d’Arrée, où son frère était installé. Le 4 août 1943, il participa à la « récupération » des tickets d’alimentation organisée à la mairie de Plonévez-du-Faou (Finistère) avec Jean-Marie Créoff sous la responsabilité d’Ernest Le Borgne originaire de Callac-de-Bretagne (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), devenu chef départemental des FTP du Finistère. Mais l’opération tourna mal. Ernest Le Borgne, surpris par une patrouille allemande, fut arrêté. Marcel Grall, après s’être caché quelques jours à La Feuillée chez Lozach, un militant communiste, avec Jean-Marie Créoff, il tenta le 5 août de reprendre contact avec « Raymond » à Guingamp mais en vain. Il retourna à Brest puis à La Feuillée avant de quitter le Finistère le 19 août. Dans un premier temps il retrouva Créoff à Morlaix. Ils furent rejoints à Guingamp par Joseph Floch, militant du Finistère également passé dans la clandestinité, et Robert Toanen, un des responsables de la branche armée du PC clandestin des Côtes-du-Nord, recherché activement depuis plusieurs mois par toutes les polices du département. Au même moment le SRMAN (Service de répression des menées anti-nationales) avait commencé une vaste opération de démantèlement de l’organisation communiste clandestine consécutive à la trahison de Léon Renard, responsable politique. Les trois Finistériens furent hébergés dans le quartier de la Corderie à Saint-Brieuc dans la planque de Robert Toanen. En allant faire quelques courses, un des trois oublia son portefeuille sur le comptoir d’une épicerie, rue Jouallan, provoquant ainsi l’arrestation de l’ensemble du groupe le 23 août 1943 à Saint-Brieuc. Marcel Grall fut fusillé à la caserne du Colombier à Rennes le 8 juin 1944 en même temps que 31 autres condamnés à mort dont Robert Toanen et Ernest Le Borgne. Neuf Républicains espagnols figuraient parmi les suppliciés. Jean-Marie Créoff et Joseph Floch furent déportés. Marcel Grall avait 20 ans. Son nom figure sur un monument à Rennes, place du Maréchal Juin à l’emplacement de l’ancienne caserne du Colombier.