Armand Louis

Résistance-fer

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Armand Louis

LOUIS ARMAND

Louis Armand est né le 17 janvier 1905 à Cruseilles (Haute-Savoie) dans une famille d’instituteurs et est profondément marqué par la guerre de 1914-1918. Il fait ses études au lycée d’Annecy, puis au lycée du Parc à Lyon et entre second à l’Ecole polytechnique en 1924.

Il sort dans le corps des Mines et fait son service militaire dans l’Artillerie. Après quelques années comme Ingénieur des Mines à Clermont-Ferrand, il entre en 1934 à la compagnie de chemin de fer PLM, qui est intégrée à la SNCF en 1938. Chef de la division de la traction pour la région sud-ouest, Louis Armand est mobilisé sur place lors de la déclaration de guerre de septembre 1939.

Il entre dans la Résistance dès 1940 et collecte des renseignements qu’il transmet par différents canaux. Il refuse en 1942 le poste de secrétaire général de l’Industrie qui lui est proposé par Pierre Laval et va au contraire préparer l’action résistante des cheminots sur l’ensemble du territoire.

Après être entré en contact au printemps 1943 avec Jean-Guy Bernard, Louis Armand fonde le réseau « Résistance-fer ». Il remplace Jean-Guy Bernard (X 38) à la tête du NAP-Fer des Mouvements Unis de Résistance après l’arrestation de ce dernier en janvier 1944 et devient parallèlement chef du service du matériel et de la traction pour la Région ouest.

Dès avant le débarquement, les renseignements recueillis par le NAP-Fer sur les déplacements de l’ennemi et le « Plan Vert » prévoyant les sabotages et la paralysie des transports ferroviaires ont une importance considérable pour les Alliés.

Soupçonné de résistance quand les Allemands eurent mis la main sur le « Plan Vert », Louis Armand est arrêté le 24 juin 1944 et interné à Fresnes. Après avoir été menacé d’exécution avec près des soixante autres cheminots, il est finalement relâché le 18 août dans le cadre des accords Choltitz-Nordling.

En 1945, Louis Armand est nommé directeur du Service central du matériel à la SNCF et, l’année suivante, directeur général adjoint. Il électrifie le réseau, fait adopter le système d’attelage automatique, modernise la signalisation. En 1949, il devient directeur général de la SNCF puis président de 1955 à 1958.

En 1953, Louis Armand devient Président de l’Union internationale des Chemins de Fer (UIC). En 1955, il préside la commission préparant le traité de l’EURATOM et devient administrateur de l’ENA. En 1957, il ressuscite la Société du tunnel sous la Manche et constitue un groupe d’étude avec des partenaires anglais.

Administrateur de nombreuses sociétés, Louis Armand a en outre présidé l’EURATOM, les Houillères de Lorraine, le Conseil de perfectionnement de l’Ecole Polytechnique et la Commission de l’Energie nucléaire. Il est devenu membre de l’Institut des Sciences morales et politiques en 1960, et a été élu à l’Académie française en 1963.

Louis Armand est décédé le 30 août 1971 à Villers-sur-Mer (Calvados). Il est inhumé dans sa ville natale de Cruseilles en Haute-Savoie