DE JONGH ANDREE

Comète

Auteur de la fiche : Jacques GARCIN

Andrée DE JONGH

Andrée 2Née en 1916. Durant sa jeunesse, elle est séduite par la danse puis devient infirmière. Son père, Frédéric De JONGH, était instituteur. Il avait été élevé dans le culte de l’infirmière Bruxelloise Edith CLAVELL, fusillé par les allemands en 1915 pour avoir aidé et caché des soldats Britanniques en fuite. Nul doute que ce culte ait été communiqué à sa fille Andrée dite Dédée !

C’est ainsi que tout naturellement Andrée De JONGH, lors de l’offensive Allemande sur la Belgique du 12 mai 1940, apporta son aide en soignant les blessés militaires arrivant dans son hôpital, songea déjà à la façon de leur éviter de devenir des prisonniers de guerre !

La Belgique occupée, Andrée De JONGH constitua autour d’elle une équipe entièrement constituée de jeunes filles tout entière dévouée à un seul but, venir en aide aux soldats alliés et leur permettre de rentrer en Grande-Bretagne. Andrée De JONGH et son père Frédéric mirent ainsi en place le réseau « Comète » au mois d’août 1941, en Belgique. Puis la famille De JONGH installa ensuite à Paris, rue Oudinot, une antenne-étape nécessaire pour les évasions qui devint le Q.G du réseau Comète.

Cette ligne d’évasion s’étirait de Bruxelles à Paris, jusqu’à la frontière espagnole. En effet, un couple de Belges partis vers le sud-ouest de la France lors de l’exode de mai/juin 1940 vint se fixer à Anglet près de Bayonne. Ce couple, les De Greef, y louèrent une villa pour la durée de la guerre ! C’est la qu’Andrée de JONGH mettra au point la filière d’évasion vers l’Espagne du réseau Comète qui permettra l’exfiltration de 237 aviateurs et soldats alliés, entre le mois de juin 1941 et le moi d’Août 1944.

andrée de J

Mais le mauvais sort guettait le Réseau Comète. Les activités de « Postman » (le facteur), surnom d’Andrée De JONGH, mirent les Allemands en éveil dès l’année 1942. C’est ainsi qu’Andrée DUMON, résistante de la première heure au sein du réseau Comète et confondue avec Andrée De JONGH, sera arrêtée en août 1942, puis déporté à Ravensbrück d’où elle reviendra.

« Michou », de son vrai nom Micheline DUMON, était la sœur aînée de Nadine. Elle devint le passeur peut être l’un des plus efficaces du réseau Comète, entre 1943 et 1944. « Michou » ayant échappé plusieurs fois à l’arrestation fut contrainte de quitter la France pour se réfugier en Angleterre en mai 1944.

Frédéric De JONGH, le père d’Andrée, est arrêté en juin 1943 et fusillé au Mont-Valérien le 28 mars 1944.

C’est lors de son 19ème à travers les Pyrénées qu’André De JONGH est arrêtée, le 15 janvier 1943, avec un groupe d’aviateurs. Prisonnière des Services Secrets de la LUFTWAFFE, elle résiste à 19 interrogatoires. La GESTAPO ne l’a croit pas lorsqu’elle affirme être à la tête d’une filière d’évasion, ce qui l’a très certainement sauvé d’une exécution comme espionne !

Internée dans plusieurs prisons puis déporté aux camps de Ravensbrück et Mauthausen, elle est libérée par la Croix-Rouge internationale le 22 avril 1945.

Les arrestations massives qui décimèrent le réseau ne furent pas le fruit du hasard. Un traitre, d’origine Belge, se faisant appeler Jean MASSON, avait été téléguidé par la Gestapo et réussit à devenir un membre actif du réseau après avoir été à l’origine de l’évasion de plusieurs aviateurs alliés. Il sera à l’origine de l’arrestation d’une cinquantaine d’agents français et belges en février 1944.

La succession d’Andrée De JONGH fut assurée par un jeune Belge de 23 ans, le Baron Jean-François NOTHOMB alias « Franco », qui prit la tête du réseau dès le 6 février 1943. Arrêté puis déporté en Allemagne, il reviendra en France gravement malade.

Il assistera au procès du traitre Jean MASSON, de son vrai nom Jacques DESOUBRIE, arrêté en 1947. Ce dernier sera passé par les armes au fort de Montrouge le 20 décembre 1949.

Le réseau Comète a été reconnu opérationnel du 1er juin 1941 au 30 septembre 1944. 420 agents ont été homologués pour leur service dans la résistance. Plusieurs centaines d’aviateurs ont ainsi été exfiltrés par ce réseau d’évasion.

Le réseau Comète a payé son engagement dans la lutte contre l’Allemagne Nazie par de très nombreux agent fusillés ou déportés.