TURPIN-WALK Anasthasie

Auteur de la fiche : Jacqueline Fleury-Marié

ANASTHASIE TURPIN-WALK

Nanette, pour beaucoup d’entre nous, nous a quittées le 18 août à Versailles où elle résidait depuis de nombreuses années.

C’est dans cette ville qu’elle entre dans la Résistance dès les premiers mois de l’occupation

Ses fonctions au Central téléphonique lui permettaient alors de recueillir d’importants renseignements sur l’armée allemande qu’elle transmettait à son réseau des PTT.

Elle est arrêtée dès novembre 1940 et accusée d’avoir falsifiée des documents allemands et d’avoir facilité les déplacements de nuit du personnel du Central en lui fournissant des laisser-passer. Le Tribunal militaire de Saint-Cloud la condamne le 5 février 1941 à trois cents jours de prison.

Arrêtée à nouveau le 30 août 1943 par la Gestapo qui l’accuse d’appartenir au bloc gaulliste et d’avoir transmis des renseignements d’ordre militaire, en particulier sur le trafic de la base aérienne de Villacoublay. Peu de jours avant son arrestation, cette base avait été bombardée et avait subi de gros dégâts : avions détruits – mort de soldats.

Après plusieurs mois d’emprisonnement en France, à Fresnes et à Romainville, elle part dans le convoi du 13 avril 1944 pour Ravensbrück où elle devient le stück 35488.

Toutes celles d’entre mous qui ont connu Nanette n’ont pas oublié sa gaîté, son dynamisme, son enthousiasme indomptable. Elle était toujours ainsi au camp lorsque Maman et moi l’avons retrouvée au milieu d’un petit groupe de Versaillaises devenues Ravenbrückoises. par les bons soins de la Gestapo. Alors que noirs étions expédiées dans un, titi Kommando elle resta au camp d’ou elle fut évacuée par la Suisse le 18 août 1945.

A Ravensbrück nous nous étions dit au revoir un matin lourd de tristesse. C’est le coeur plein de souvenirs que je lui ai dit au revoir en ce matin d’août ensoleillé.