Rencontre et Dédicace avec Raphaël Spina

Rencontre prévu le 14/03/2018

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Mercredi 14 Mars, dans les salons de la Fondation de la Résistance, Raphaël Spina – docteur en Histoire contemporaine à l’Université d’Aix-Marseille – est venu présenter son ouvrage sur « Histoire du S.T.O. » paru aux Editions Perrin.

Le S.T.O, – Service du Travail Obligatoire –  est sans doute : « l’inconnu le plus célèbre des années noires » et suivant le mot de Maurice Kriegel-Valrimont il fut aussi« Une contribution allemande à la Résistance ! ». En un mot :  le S.T.O. a-t-il renforcé la Résistance ?

Au total les lois du S.T.O.vont transférer, de l’automne 1942 à l’été 1943, près de 650 000 travailleurs en Allemagne, soit la plus importante émigration du territoire national dans un délai aussi bref, d’autant qu’il faut y ajouter des « volontaires » partis pour certains dès 1940, le tout portant les effectifs de travailleurs outre-Rhin à plus de 700 000. La France devenant le troisième fournisseur de main-d’œuvre du Reich derrière l’URSS et la Pologne et aussi le premier fournisseur en main-d’œuvre qualifiée.

Pour le régime de Vichy et l’occupant les premières « actions de Fritz Sauckel » de réquisition de septembre 1942 et février 1943, au rebours des idées reçues, sont un succès 250 000 travailleurs rejoignent l’Allemagne, malgré et dans une hostilité générale : manifestations, quolibets, chants de La Marseillaise dans les gares, signaux d’alarmes tirés systématiquement pour ralentir les trains.

Le nombre des départs ne s’effondreront qu’après l’été 1943 quand le monde paysan, jusque-là préservé, est à son tour concerné par les réquisitions. A partir du printemps de cette année les mouvements de Résistance engagent un effort durable contre ce qu’ils perçoivent comme « la vraie déportation ». Au cours de cette année les réfractaires au S.T.O. vont constituer l’ossature des premiers maquis de 1942-1943.

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Au cours de sa conférence Raphaël Spina a abordé la « vie au cœur du Reich », puis « l’oublieuse mémoire » de ces anti-héros, qui ne furent pas des combattants ni des résistants, tout en n’ayant « pas assez » souffert, pour être considéré comme victime.

En définitive, le STO eut un « grand gagnant » : l’Allemagne nazie, qui bénéficia d’ouvriers plutôt productifs lui permettant de prolonger son effort de guerre. Le « grand perdant » : le régime de Vichy qui y perdit toute légitimité et dut sacrifier son propre projet de « Révolution nationale ».

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