Présentation dans le Grand Amphi de la Sorbonne du C.N.R.D/ 2013 / 2014 : « La Libération du territoire et le retour à la République »

Rencontre prévu le 06/12/2013

Accueil par le Recteur de l’Académie de Paris

Allocution de bienvenue du Recteur de l’Académie de Paris François Weil lors de la présentation le vendredi 6 décembre 2013

Du Concours national de la Résistance et de la Déportation 2013 / 2014

« La Libération des Territoires et le retour à la République »

Monsieur le Chancelier de l’ordre de libération, Mesdames Messieurs les Compagnon de la Libération, Résistants et Déportés, Monsieur le Président de la Fondation de la Résistance Mesdames Messieurs les Présidents et Secrétaires généraux des d’associations, Mesdames et Messieurs les membres du jury, Mesdames et Messieurs les Inspecteurs, Mesdames et Messieurs, les Chefs d’établissements Mesdames et Messieurs les professeurs, Mesdames et Messieurs, Cher élèves,

La Sorbonne s’honore d’accueillir aujourd’hui dans ce grand amphithéâtre des femmes et des hommes d‘histoire : Madame Yvette  Lévy, Madame Cécile Rol-Tanguy, Monsieur louis Cortot, Monsieur Fred Moore, et toutes les personnalités de la Résistance qui sont dans la salle. Compagnons de la Libération et résistants vous avez eu par fidélité à votre idéal de liberté, le courage de dire « Non ». De faire renaître l’espoir, et il y a  bientôt 70 ans libérer notre pays. Ce choix, tous ne l’ont pas fait, loin s’en faut, y compris en ces lieux. L’Université de Paris et l’Académie de Paris ont eu leurs héros, elles ont aussi eu leurs indifférents leurs lâches et leurs salauds. Et si nul dans les générations qui n’ont pas connu ces années de plomb ne sais ce qu’il aurait fait à l’époque, nous pouvons, nous devons méditer les choix de ceux qui les ont vécus.

Le choix qui a été : celui des jeunes gens que vous étiez, alors Monsieur le Chancelier et Mesdames et Messieurs, c’est ce qui donne son sens, sa grandeur et son exemplarité à l’action qui fut la vôtre durant l’occupation.

Je suis également honoré d’accueillir en Sorbonne aujourd’hui la présentation du thème du Concours National de la Résistance et de la Déportation parce que la Sorbonne a aussi été, durant la seconde guerre mondiale, un lieu de résistance où était imprimé des publications clandestines et par ce qu’elle est depuis 1947 un lieu de commémoration. Des commémorations qui se déroulent chaque année dans la Crypte de la Chapelle Richelieu où reposent des lycéens, des étudiants, et des professeurs, morts pour la France durant la seconde guerre mondiale et aussi par ce qu’elle est, bien évidemment, depuis le Moyen-âge : un lieu d’éducation.

La Sorbonne réunit ainsi les trois maîtres mots qui fondent d’esprit du Concours national de la Résistance et de Déportation : l’histoire, la commémoration et l’éducation.

Ces trois maîtres mots sont portés par l’engagement commun de celles et ceux qui font vivre l’esprit de ce de concours, l’histoire c’est celle que font vivre les témoins, les acteurs, les anciens combattants résistants de déportés dont les associations sont engagées inlassablement pour raconter et transmettre le souvenir.

C’est aussi le travail de la recherche des historiens pour expliquer et comprendre.

La commémoration se sont toutes les Fondations, les institutions et les musées, qui préservent la mémoire de cette période et qui sont partenaire du Concours National de la Résistance et de la Déportation : les Fondations de la Résistance, Charles de gaulle, de la France Libre, pour la mémoire de la Shoah, pour la mémoire de la déportation, Maréchal Leclerc de Hauteclocque et je ne n’oublie pas l’engagement des Fondations particulièrement impliquées dans la libération comme la Fondation Maréchal de Lattre de Tassigny qui rend hommage au rôle majeur de la 1ère armée française dans la libération de notre pays.

L’éducation c’est naturellement l’Education nationale avec et ses enseignants qui sont nombreux ici dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne aujourd’hui

Ces enseignants que je remercie pour leurs investissements exemplaires au service de leurs élèves. Je remercie aussi bien évidemment les collégiens et les lycéens, qui sont encore plus nombreux aujourd’hui, et qui choisissent de participer individuellement ou collectivement de participer au Concours national de la Résistance et de la Déportation. Cela ne donne pas le brevet, ou le baccalauréat, ne garantit pas de passer dans la classe supérieure, n’y d’être admis plus tard dans une école prestigieuses mais cela rend à être un « Citoyen ». Au-delà du désir de l’histoire c’est un engagement civique

Cet engagement est récompensé chaque année au niveau national et académique. Les prix du concours 2012./ 2013 seront remis ici même le 19 décembre prochain.

Regards croisés des historiens et de grands acteurs de ces « Année-là »….Ecoutez les attentivement c’est une chance pour vous tous, pour nous tous ! De préparer le Concours national de la Résistance et de la Déportation et de prendre la juste mesure que cette mémoire doit conserver dans notre société.

 

14 h 30              Jacques Vistel Président de la Fondation de la Résistance

  • Présentation du concours et des intervenants

Puis :                  Fabrice Grenard : Historien auteur d’une thèse de doctorat d’histoire sur le marché noir en France entre 1939 et 1949 et d’un ouvrage sur les faux maquis et les maquis noirs.

  • Le rôle des maquis dans la préparation des libérations des territoires

Evocation du rôle des maquis dans la préparation des libérations des territoires et de la vie des Français au cours de cette Libération : par Fabrice Grenard, Historien et auteur d’une thèse de doctorat d’histoire sur le marché noir en France entre 1939 et 1949 et d’un ouvrage sur les faux maquis et les maquis noirs.

Quatre évènements proches dans le temps vont constituer en 1943 un tournant fondamental

Le débarquement en Afrique du Nord, en novembre 1942 (l’opération Torch), à partir de cette date sur le front occidental les alliée sont à l’offensive, prennent l’initiative sur le théâtre méditerranéen des opérations militaires tandis que les forces de l’Axe sont en position défensive.

Conséquence immédiate pour la France : l’occupation par les allemands de la Zone Sud, celle que l’on appelait « le royaume du Maréchal » ou Zone libre même la liberté ne régnait pas complètement dans cette partie de la France, Vichy l’ayant fortement restreinte ; du moins on y vivait sans la présence de l’occupant. En novembre 1942 les Allemands avec l’invasion de cette zone occupent toute la France et dans toutes les villes principales les Allemands tiennent garnison. L’année suivante en 1943, en juillet puis en septembre les alliés débarquent en Italie et en Corse en septembre.

A cette date se développe parmi les Français l’idée que la prochaine étape de la libération par les Alliés sera un débarquement sur les côtes française. Les allemands eux même s’y préparent en fortifiant toutes les côtes françaises

Intensification des bombardements alliés qui affaiblit l’appareil militaire allemand et qui touche aussi les grandes villes et les secteurs industriels en France (Renault à Paris, Peugeot à Montbéliard, Dunlop à Montluçon. Au cours de l’été 1943 la défense passive en France relève environ 3000 victimes et près de 10 000 immeubles détruits. Ces bombardements deviennent un enjeu de propagande essentiel :du côté de Vichy et des allemands on souligne la lâcheté des Alliés, tandis que la Résistance ne cesse de développer les conseils aux français pour se prémunir de ces bombardements.

L’instauration du Service du Travail Obligatoire (S.T.O). A à partir de février 1943 les ouvriers ne sont plus seulement réquisitionnés pour leurs qualification, mais sur leur classe d’âge : Le STO devient obligatoire tous les jeunes français né entre 1920 et 1922.

Tous ces jeunes gens ont l’obligation de faire un service du travail en Allemagne c’est-à-dire d’aller travailler dans les usines allemandes.

Le S.T.O. va avoir des conséquences très importantes en France en augmentant l’audience de la résistance et de ses réseaux qui, par tous les moyens, encourage les jeunes Français à se soustraire de ce « service obligatoire ». Ainsi les Français deviennent plus réceptifs à la résistance, à la presse clandestine, aux tracts …etc. Des complicités vont se développer à l’égard des réfractaires :  c’est le médecin qui fait un faux certificat permettant au réfractaire de ne pas être partir, ou ne réquisitionné, c’est le gendarme « qui ferme les yeux » face au réfractaire caché, c’est le patron qui fait travailler le réfractaire et enfin un nombre grandissant de réfractaires vont se cacher dans les bois et dès 1943 on assiste à la création des premier camps, des première caches collectives  qui vont jouer un rôle essentiel dans les maquis.

Enfin dernier événement majeur la création de la milice et de son bras armé la Franc Garde en juin 1943. Milice et Franc Garde vont dans les faits progressivement remplacer les gendarmes dans la répression. Souvent dans les milieux ruraux entre gendarmes et maquis régnait un certain modus-vivendi plutôt « complices » vis-à-vis des maquis et un certain modus vivendi, voir une certaine complicité, avec la Milice et la Franc Garde complicité et modus vivendi disparaissent la répression se radicalise et un climat de guerre civile, comme ne le verra aux Glières. La Milice va investir tous les rouages de l’Etat son chef Joseph Darnand va prendre la main sur le maintien de l’ordre (Gendarmerie et  Police) on peut donc parler d’un Etat milicien, d’un Etat fasciste qui avec Darnand instaure de cours martiales qui en 1943 prononceront 206 condamnations à mort. Quand un résistant est arrêté les armes il est jugé immédiatement par ces cours composés de trois juges « miliciens », sans appel et toujours condamné à mort.

Au cours de l’année 1943 on assiste à l’essor des maquis, la Résistance sort de l’ombre. Pour beaucoup la Résistance va devenir plus concrète

Les maquis ont donné lieux à une histoire légendaire. Les maquis dans l’histoire de l’occupation en France les maquis n’étaient pas prévus alors qu’en Grèce et en Yougoslavie ils se sont développés dès l’entrée des troupes de l’Axe dans ces pays.

Pour les dirigeants de la Résistance en France se posent très vite la question : Faut-il ou non armer les maquis. Henri Frenay est pour, Jean Moulin plus réservé qu’il n’est pas nécessaire d’augmenter les ressources nécessaires de la Résistance pour les armer. Finalement les mouvements de Résistance vont convaincre la France libre d’encadrer et d’armer les maquis et à partir du printemps 1943 se développe un service national du maquis. Pour l’A.S. (l’Armée secrète) qui se constitue progressivement au cours de l’année 43 l’action des maquis ne doit se développer mais, seulement, qu’une fois que les Alliée présents c’est-à-dire après le débarquement de Normandie et de Provence.

C’est avec le phénomène des réfractaires que les camps de maquis se développeront.

Les conditions de vie des premiers maquis sont très difficiles, les maquisards manquent de tout, d’équipements, nourriture et doivent bien souvent vivre sur le pays. Pour faire bonne figure ils utiliseront des bons de réquisition, pour monter aussi qu’ils ne sont ni pilleurs ni brigands. Ces réquisitions se passeront plus ou moins bien selon les situations selon les départements

Au plan national les maquis se développent essentiellement dans les zones montagneuses les Alpes et les Pyrénées et de moyennes montagnes dans le Massif Central, les Vosges et aussi en Bretagne, en Normandie. Des maquis plus dispersés et plus disséminés verront le jour en région parisienne.

A l’échelle d’un département ce qui frappe se sont toujours de petits camps qui regroupent comme en gironde 10 ou 30 maquisards qui bouleverse la vie locale. Par exemple nouveau Préfet de la Corrèze qui vient de prendre ses fonctions en février 1944 explique dans l’un de ses premiers rapports : « qu’en réalité il ne contrôle plus la moitié de son département, son administration ne peut plus travailler correctement dans la moitié de son département….le plus  part des communes rurales échappent à son contrôle…. ».

Les Allemands et Vichy vont s’essayer à discréditer les maquis et les maquisards  qui ne sont pour eux que des terroristes. Jusqu’à l’été 44 ils refusent aux maquisards le statut de « combattant réguliers »

Vichy les présentent dans sa propagande comme des brigands qui sèment le chaos l’anarchie dans les régions……

Face à ses attaques les maquis vont développer un certain nombre de réponses. La plus célèbre : celle du défilé d’Oyonnax où une véritable une armée régulière, disciplinée en uniforme défile en ordre et va  occuper la ville pendant une journée.

Le chef de Maquis vont s’essayer de montrer aussi que les maquis c’est l’ordre, que ce n’est par l’anarchie mais un contre-pouvoir en promulguant dans les domaines quotidien, comme celui du ravitaillement des « Arrêtés » comme les nouveaux Préfets qu’ils veulent être.

Quelle a été le rôle militaire de ces maquis :

Essentiel au plan de la guérilla et des sabotages à la veille du débarquement. Une très grande partie du réseau ferroviaire est inutilisable grâce aux actions de sabotage des maquis

Mais les maquis n’avaient pas les moyens matériels et l’armement nécessaire pour lutter contre l’armée allemande d’où le drame des Glières qui fut certes ne défaire militaire mais un symbole héroïque qui a qui a la renaissance victorieuse de l’armée Française.

Quel est l’état d’esprit des Français quelques semaines avant le débarquement des alliés ?

Le Français espèrent mais ils sont las…..Ils avaient espéré un débarquement des Alliés à l’automne 1943….il n’est pas venu et la propagande allemande va se déchaîner …..  « …..sur les promesses qui n’ont pas été tenues…. », et sur leur fameux mur qu’ils ont construits et que « imprenable….infranchissable….. »

Les difficultés de la vie au quotidien sont immenses, le ravitaillement est difficile, les transports ferroviaires perturbés par les bombardements, ajoutées aux réquisitions de l’occupant Allemand entrainent un rationnement alimentaire très dur. En Juillet 1944 la population parisienne doit se contenter de 1 000 calories journalières au lieu des 3 000 nécessaires.

Et pendant cette attente la répression continue et des convois de déportés prennent la route de l’Allemagne

 

Témoins : Yvette Lévy : Monitrice aux Eclaireurs Israélites, s’occupa du sauvetage d’enfants juifs après la rafle du Vel d’Hiv. Internée à Drancy puis déportée le 31 juillet 1944, vers Auschwitz-Birkenau.

Louis Cortot : Compagnon de la Libération a rejoint la Résistance à l’âge de 15 ans et a été décoré le 11 novembre 1944 par le général de Gaulle de la Croix de la Libération.

Dialogue avec la salle env. 10/15 mn

Christine Levisse-Touze : Historienne et Directrice du Musée du Général Leclerc de

Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin. :

Les étapes de la libération des territoires et la libération de Paris

 

Témoins : Cécile Rol-Tanguy : Résistante et adjointe à son époux le Colonel Rol-Tanguy qui participa activement à la Libération de Paris.

Fred Moore : Compagnon de la Libération, en juillet 1940 a rejoint la France Libre en Grande-Bretagne. En août 1944 et a pris à la tête de son escadron une part active à la Libération de Paris. Il est aujourd’hui Délégué national du Conseil national des communes « Compagnon de la Libération ».

Dialogue avec la salle env. 10/15 mn

Le retour à la République Le retour à la République : Intervention de Monsieur Laurent Douzou Professeur d’histoire contemporaine à l’Institut d’Études Politiques de Lyon – Spécialiste de l’histoire et de la mémoire de la deuxième guerre mondiale en France et en Europe.

Retour à la République ou comment passer d’un régime provisoire à une véritable République : par à un processus démocratique c’est-à-dire avec une succession d’élections municipales, cantonales, législatives et deux référendums qui impliqueront les Français et d’où naîtra en octobre 1946 la 4ème République.

Ce processus électorale, qui va conduire à ce retour à la République a été possible grâce à Charles de Gaulle : « …notre seul but est de rendre la porale au Peuple français… ». C’est cette phrase courte et cardinale, qu’il prononce en 1942 que la presse clandestine utilisera beaucoup dans ses journaux et ses tracts, qui guidera le Général de Gaulle pour conduire au retour à un régime authentiquement démocratique issu d’élections et qui remplacera à la Libération le gouvernement du Maréchal Pétain

Ce retour en trois mots : Passer de Pétain…. que symbolise de timbre émis par l’Etat Français de Vichy le 24 avril 1944 à l’occasion du 88ème anniversaire du maréchal Pétain

A cette Marianne républicaine…. Que symbolise ce timbre émis en septembre 1944 par le Gouvernement provisoire de la République Française.

out le dispositif qui va conduire au rétablissement de la République va se construire dans des conditions très difficile : dans la clandestinité par des femmes et des hommes pourchassés pendant quatre ans par les polices allemandes et vichystes alors même que l’on ne connaissait par quant allait se produire la libération….allait-elle venir en 1943 ? Ou 1944 ?

Comment passer d’un régime liberticide, résultant d’un vote intervenu le 10 juillet 1940, à un régime démocratique.

Comment construire ce processus dans un climat de tensions extrême où les rancœurs se sont accumulées, dans un temps où la répression menée par la Milice et les polices allemandes exacerbent et tendent les relations entre les Français. On peut, à bon droit, craindre, une guerre civile entre les Français ; comme il y en aura en Yougoslavie et en Grèce. Au printemps 1944 la France, est un pays « morcelé », sans pouvoir central, ou plus tôt les pouvoirs y sont éclatés. C’est aussi un pays sans moyen de communication – La liaison fondamentale pour l’économie française la liaison Nord Sud Paris-Marseille ne sera rétablie que fin 1944 – Charles de Gaulle à l’automne 44 ne peux rejoindre les différentes préfectures que par l’avion. Enfin tout le pays confronté à une crise très grave de ravitaillement, qui perdure et perdurera près de deux ans…

La force de la Résistance sera d’avoir su anticiper cette situation et d’élaborer petit à petit les mesures qu’il faudra prendre au fur et à mesure de la libération des territoires.

En juin 1944 à la veille du débarquement va se mettre en place progressivement une organisation pour gérer et administrer la Libération à venir :

A Alger existe un Gouvernement Provisoire de la République Française (G.P.R.F.), constitué à l’avant-veille du débarquement du 6 juin 1944, résultat du long et difficile chemin que Charles de Gaulle depuis le 18 juin à tracer. Ce Gouvernement dispose de nombreux comités et d’une assemblée consultative provisoire constituée de résistant qui élaborent et débattent des mesures à prendre dont un certain nombre ne seront validé qu’après un vote du peuple français

En France métropolitaine a été créé le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) dont la première réunion s’est tenue le 27 mai 1943, rue Du Four à Paris. Cette  instance regroupe toutes les composantes de la Résistance : les Mouvements de résistants, les Syndicats résistants, représentants des Partis politiques. Si dans les composants du C.N.R. les opinions étaient souvent opposées tous avaient compris qu’ils devaient s’unir pour soutenir le général de Gaulle face aux Alliés. Ce C.N.R. est assisté d’un bureau permanent qui prend des mesures en vue de la libération. A ses côtés il y a une Délégation Générale que dirigeait Jean Moulin qui administre et gère les représentants de la France libre en métropole et les rapports avec le C.N.R.

Puis progressivement à partir de la libération des territoires sont mis en place des Comités départementaux de libération. Ces comités qui dépendent du C.N.R. ont en charge l’administration du département en attendant la tenue d’élections.

Puis au plan régional, enfin, sont être mis en place des commissaires régionaux de la République. Dix-sept commissaires – qui peuvent se comparer aux préfets des régions qui existent aujourd’hui – et qui ont des pouvoirs considérables du fait que l’exécutif ne pouvait s’exercer de manière centrale puisqu’il avait disparu dans les faits. Ces commissaires ont un véritable pouvoir « régalien » puisqu’ils ont le droit de grâce dont ils feront, en fonction de leur personnalité et des situations locales, usage en particulier au moment de l’épuration.

Et enfin il y a le côté militaire de cette renaissance de la France avec l’Armée Secrète, les Francs-Tireurs Partisans et l’Organisation de la Résistance de l’Armée (l’O.R.A.).

Le renouveau, « le retour à la République » et sa mise en œuvre à la libération des territoires après les débarquements de Normandie et de Province se fait dans une situation terriblement compliquée….. La guerre continue – l’Armée Française se battra jusqu’au 8 mai 1945 –  Le coût humain et économique de la guerre qui se poursuit est immense…« ce retour à la République » ne se fera que par étapes : La libération complète des territoires métropolitains n’est achevée qu’en mai 1945 soit près d’un an après le premier débarquement en Normandie.

Au cours de ces libérations la question de l’épuration dominera la vie française, rancœurs et exactions se dérouleront tout au long de ces libérations et connaîtront plusieurs phases de l’épuration extra-judiciaire ou sauvages à celle organisée par la Résistance et le gouvernement provisoire. Au demeurant elle sera à la fois large et relativement clémente du fait d’un nombre assez faible de condamnations à mort.

L’enjeu pour Charles de Gaulle est que la France, les Français se libèrent seuls et qu’ils s’administrent seuls sans l’aide de l’Amgot des Anglo-américains.

Ainsi 14 juin 1944 le Chef de la France Combattante et Chef du Gouvernement revient en France « paré de sa légitimité » pour nommer François Coulet Dès son arrivée en France de Gaulle va progressivement mettre en place tout un arsenal législatif……Per exemple : cette Ordonnance du 9 août 1944 « ….qui rétablit la légalité républicaine et supprime tout ce qui est contraire au droit fondamentaux de la république…. »…. est abolit par exemple les persécutions antisémites, les lois, d’aryanisation, la restitution des biens……etc. Pragmatisme : ne sont laissés en vigueur que les lois qui ne sont pas attentatoires aux libertés

En fin le 26 aout 1944 en descendant les Champs Elysées.

Charles de gaulle en recevant l’onction populaire il est celui qui incarne légitimité de l’Etat et il peut s’appuyer sur un programme qui a été adopté le 15 mars 1944 par le Comité National de la Résistance et dont les principes fondamentaux régiront toute la vie publique, économique et sociale de la France d’après-guerre

Dans son Journal Charles Rist, le 27 août 1944écrit : « …..Ce qui est surprenant c’est l’évanouissement total et sans bruit de tout ce qui touche à Vichy, …personne ne sait rien de l’ancien gouvernement mais personne non plus ne demande à savoir quelque chose…. le néant de ces hommes éclate…. »

Le 27 août 1944 la légitimité est dans le camp d’une Résistance unie, attaché aux principes fondamentaux de la Liberté et de l’égalité…. et Vichy disparait  comme un bulle de savons. Toute sa législation va se déliter à partir du : « Retour à la République ».