Résistance – Histoires de familles 1940 – 1945

Par Dominique Missika & Dominique Veillon   Auteur : Dominique Missika & Dominique Veillon    Éditions : Édition Armand Colin - 2009

Denise Vernay entrée en Résistance par « patriotisme et civisme », compagne de déportation de Germaine Tillion à Ravensbrück, est à l’origine de ce très beau livre, illustré d’une très belle iconographie. – plus de 300 photos et reproductions de coupures de presse, d’affiches et de faux papiers – A partir des témoignages d’une trentaine de familles anonymes ou célèbres, aux parcours et aux origines différents deux historiennes, Dominique Missika et Dominique Veillon, qui ont beaucoup écrit sur la « vie en France sous l’occupation », viennent de signer « Résistance – Histoires de familles 1940 – 1945 » aux Ed. Armand-Colin

La Résistance des premiers jours a été essentiellement celles de femmes et ou d’hommes seuls où la plupart du temps la famille fut «  l’un des lieux de repli, et de refuge ». C’est en confrontant tous ces témoignages, que ce livre nous invite à retrouver les sources de l’engagement « Résistant » dans la famille. Avec cet ouvrage et au travers de nombreux témoignages, on voit comment s’est tissée, souvent à partir de l’embryon familial, « une toile d’araignée résistante…où chaque membre de la famille a joué un rôle ». Depuis ces cercles familiaux viendront se sont greffer toutes sortes de complicités impliquant parents, amis et parfois plus largement diverses autorités locales ou administratives. De ces « toiles d’araignée résistantes » naîtront des réseaux qui après avoir été d’entraide et d’évasion seront des réseaux armées et de combats Au travers l’histoire de ces familles s’est toute la diversité de la Résistance dans sa quotidienneté qui est racontée, ainsi que la très grande la diversité des engagements et des motivations religieuses et ou idéologiques.

De beaux portraits de famille égrainent ce livre, où le père et le grand frère servent de modèle traçant le chemin aux cadets, et où l’attitude des femmes, la mère ou la sœur a été souvent déterminante.

Si on retrouve dans ce bel ouvrage les familles dont les noms sont entrés dans l’histoire : les

De Gaulle dont Charles portait la « flamme qui ne s’éteindra pas », les Renault avec Rémy et son réseau CND Castille, les Le Tac, « Bretons indomptables » ou les frères D’Astier – François, Henri et Emmanuel seront sur tous les fronts de la Résistance. On y retrouve aussi des noms aujourd’hui oubliés comme ceux des Péju avec Le Père Duchesne – le journal de la colère – , des Marié du réseau Mithridate, des Vico qui s’illustrèrent en Normandie. On nous pardonnera, dans ce court résumé, de ne pas citer tous les noms de ces imprimeurs, passeurs, ou FTP-MOI du cœur de Paris ou encore ceux des maquisards du Morvan, du pays Cévenol et de la Drôme…etc., dont derrière ces noms, tous étaient des femmes et hommes de « vrai courage » qui ne cédèrent pas, ne plièrent pas et ne renoncèrent pas.

Remercions aussi toutes ces familles d’avoir confié leurs précieux et originales documents familiaux, lettres, photos, et divers souvenirs permettant ainsi à Dominique Missika et Dominique Veillon d’illustrer leurs propos et aux lecteurs de se rendre compte de la vie au quotidien dans la France occupée et résistante.