La Rose et l’Edelweiss « Ces ados qui combattaient le nazisme 1933 – 1945 »

Par Roger Faligot   Auteur : Roger Faligot    Éditions : Éditions La Découverte – 2209.

Ils avaient entre douze et vingt ans….gamins,… ados,… «Les Enfants de la Liberté », comme les appelle Marc Lévy dans l’un de ses livres. Ils furent sans doute, tout au long de ces années là, quelques centaines de milliers, en France et en Europe, dans différents mouvements et réseaux ou plus simplement de manière anonyme à s’opposer à la montée des totalitarismes et à l’occupation de leur pays. Roger Faligot, « fils d’un jeune Résistant », qui a déjà écrit plusieurs livres sur la Résistance, signe ce nouvel ouvrage : « La Rose et l’Edelweiss », aux Editions de la Découverte,où il nous fait découvrir, par un récit palpitant, nourri de documents et de témoignages inédits, l’histoire de cette jeunesse qui s’engagea de façon si déterminante contre l’occupant en France, en Russie, en Grèce, en Pologne et qui s’opposa au fascisme et au nazisme dans les pays mêmes où ces systèmes avaient vu le jour comme l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche. De nombreux mouvements ou réseaux de jeunes résistants sont évoqués dans ce livre comme celui de ces lycéennes et lycéens frondeurs de Paris, Rouen, Brest et qui comme de toutes les villes occupées auront tôt fait de rejoindre « l’Armée des ombres », les maquis ou pour certains les cadets de la France Libre. Peinture émouvante de ce « peuple d’enfants » qui refuse de se « transformer en âne » comme le souhaite le régime fasciste de Mussolini, pas plus qu’il n’accepte de « marcher au pas de l’oie » comme le voulaient les nazis ou leurs séides. Combien d’enfants à peine sortis de l’adolescence reprendront-ils le flambeau, laissé par les adultes choqués et blessées des défaites de l’été 40, qui après avoir « badigeonnés » les murs des villes de slogans patriotiques et de croix de Lorraine, créeront des réseaux de renseignements comme celui de « l’Espoir français » si peu connu, dont un jeune alsacien de seize ans fut à l’origine. On trouvera aussi dans ce livre l’histoire aujourd’hui encore méconnu de « ces gavroches du drapeau rouge » qui à partir de juin 41 s’élancèrent dans la lutte armée contre l’occupant, ou de ces « jeunes amazones du Komsomol » qui se sacrifièrent pour empêcher que la ville de Leningrad ne tombe ou harcelèrent aux côtés de leurs camarades partisans les Allemands dans les maquis. C’est à un véritable tour de l’Europe Résistante que Roger Faligot entraîne le lecteur, de « l’armée des petites ombres de la Ville lumière » que furent pour l’auteur « Les volontaires de la liberté » de Jacques Lusseyran, aux « Vikings masqués du club Churchill » réseau auquel appartenaient de jeunes Résistants Danois et Norvégiens. Dans cet ouvrage, les jeunes Allemands ouvriers ou intellectuels qui refusèrent l’embrigadement nazi qui se regroupèrent au sein de mouvements comme celui relativement méconnu des « Pirates de l’edelweiss » ou celui plus célèbre de la Rose blanche avec les figures emblématiques de Hans et Sophie Scholl occupe une place importante et n’est que justice eu égard à la sauvage répression qu’ils subirent. L’histoire de bien d’autres groupes est relatée dans ce livre, histoire entrecoupée par quelques beaux portraits de jeunes « Résistants en culotte courte » dont malheureusement beaucoup ne connaîtrons pas les joies de la victoire

Si aujourd’hui tant de noms de jeunes ou de groupes de jeunes Résistants peuvent sortir de l’oubli (espérons le !) ce sera grâce à cet ouvrage, et qui aussi nous permet de réfléchir sur toutes les manières qu’ont eu « ces ados » à dire non et comment ils ont su organiser leur révolte face à l’oppression.