Crémieux-Brihlac Jean Louis "Brihlac"

Auteur de la fiche : Sources diverses : Journal Le Monde et Fondation de la Résistance

Jean-Louis Crémieux Brilhac


Une grande figure de la France libre

L’Elysée vient d’annoncer la disparition de Jean-Louis Crémieux-Brilhac à l’âge de 98 ans. Il était une grande figure de la France libre, d’abord comme acteur puis comme historien. Toutes les personnes attachées à l’épopée des Français libres ressentent ce soir un profond sentiment de deuil.

Issu d’une vieille famille juive du sud de la France – les Juifs du pape, l’un de ses ancêtres fut l’auteur du décret Crémieux, qui attribua la nationalité française aux Juifs d’Algérie en 1870. Il a 22 ans lorsque la guerre éclate : aspirant, il est fait prisonnier le 11 juin dans la Marne. Il est emprisonné dans un oflag de Poméranie, d’où il parvient à s’évader en janvier 1941, pour rejoindre l’Union soviétique voisine. Une URSS alors alliée de l’Allemagne… Ce n’est qu’après l’attaque nazie de juin 1941 qu’il peut rejoindre Londres et la France libre. Crémieux (qui deviendra Brilhac dans la résistance)  fait partie des 218 évadés français par l’Urss, aux côtés des futurs généraux Pierre Billotte et Alain de Boissieu (gendre du général De Gaulle) ou du dessinateur Tim.  Crémieux-Brilhac racontera plus tard leur aventure dans un livre Prisonniers de la liberté : l’odyssée des 218 évadés par l’URSS, Paris, Gallimard, 2004.

A Londres, il est affecté au Commissariat général de l’Intérieur, en charge de la propagande et du service de diffusion clandestine vers la France occupée. Un rôle stratégique, lié à la guerre d’information, qui le tiendra éloigné des champs de bataille ou de l’action clandestine.

A la Libération, il est l’un des fondateurs de la Documentation française, qu’il dirigera, et s’engage en faveur de Pierre Mendes-France.

Ce n’est qu’à l’âge de la retraite qu’il s’engage dans une carrière d’historien, publiant plusieurs ouvrages majeurs. Sa « France libre », disponible en deux volumes de poche (Folio) est le livre de référence sur la question. En 1990, il avait publié « Les Français de l’an 40 », en deux gros volumes également, sans doute l’oeuvre la plus complète et la plus pénétrante pour comprendre comment la France a pu en arriver à une telle défaite.

Jean-Louis Crémieux-Brilhac était Grand-Croix de la Légion d’honneur

La France Libre a perdu l’un de ses derniers visages, l’une de ses voix les plus attachantes et sans doute son meilleur historien. Grand-croix de la Légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945, commandeur de l’ordre de l’Empire britannique, Jean-Louis Crémieux-Brilhac s’est éteint mercredi 8 avril, à Paris, à l’âge de 98 ans, après une vie si riche qu’on aurait dit trois vies. Un hommage national lui sera rendu aux Invalides, a indiqué l’Elysée.

Il était né le 22 janvier 1917 à Colombes, dans le département des Hauts-de-Seine, où son père était fonctionnaire. Etudiant à la Sorbonne, neveu du critique littéraire Benjamin Crémieux (1888-1944), grâce auquel il rencontre notamment André Malraux et Stefan Zweig, il se mêle avec enthousiasme aux foules du Front populaire, tout en militant au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, dont il est l’une des plus jeunes recrues. Quand la guerre éclate, en 1939, il vient d’achever sa préparation d’élève officier à Saint-Cyr. En juin 1940, il est fait prisonnier par les Allemands sur la Marne puis expédié dans un camp d’officiers prisonniers en Poméranie.

Odyssée collective

Sa captivité ne durera que quelques mois. Obsédé par l’idée de s’évader, le jeune homme parvient à ses fins le 1er janvier 1941 et, plutôt que de tenter de regagner la France en traversant l’Allemagne d’est en ouest, il estime moins périlleux de quitter le Reich par sa frontière orientale. Il ne se doute pas, alors, qu’une fois celle-ci franchie, les Soviétiques l’arrêteront à nouveau, le soupçonnant d’être un espion. Deux cent dix-sept autres Français évadés comme lui des camps allemands seront retenus prisonniers dans les geôles de Staline, où ils croupiront jusqu’à l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht, en juin 1941. Lui-même fera le récit de cette sinistre odyssée collective dans un livre passionnant, Prisonniers de la liberté (Gallimard, 2004)

Libérés, Jean-Louis Crémieux et ses compagnons d’infortune – dont les futurs généraux Pierre Billotte et Alain de Boissieu ainsi que Louis Mitelberg (le dessinateur Tim) – sont mis dans un wagon plombé jusqu’à Arkhangelsk. Transférés d’un cargo soviétique à un transport de troupes anglo-canadien, ils arrivent à Londres via Glasgow le 12 septembre 1941, où ils sont accueillis, au nom du général de Gaulle, par Maurice Schumann. Promu sous-lieutenant, Jean-Louis Crémieux prend le nom de guerre de Brilhac. Il entre au Commissariat national à l’intérieur comme chef de la diffusion clandestine en France occupée et officier de liaison de la France libre à la BBC. Il a 27 ans.

L’effondrement de juin 1940 le hante. Il n’aura de cesse de l’élucider lorsque au terme de sa deuxième vie, de haut fonctionnaire, il se fera historien. Après huit ans de recherches, il publie en 1990 chez Gallimard une somme en deux tomes : Les Français de l’an 40. Il y révèle un pan de l’histoire de France obscurcie par les passions. Un pays dont les élites ont failli – ses portraits de Marius Berliet et du général Gamelin sont saisissants. Seul ou presque s’est montré à la hauteur, Raoul Dautry, le ministre de l’armement de 1939, qui a mené à bien un effort industriel dont la réussite, jusqu’à ce livre, était minimisée. Les 1 300 pages des Français de l’an 40 ont fait de Jean-Louis Crémieux-Brilhac un historien reconnu par ses pairs au cursus plus académique.

Les mêmes historiens saluent avec chaleur les mille pages qu’il consacre en 1996 à La France libre (Gallimard). L’ouvrage « dépasse en précision novatrice et en intelligence allègre tout ce qui avait été écrit jusqu’ici », écrit Jean-Pierre Rioux dans Le Monde. L’historien ajoute : « Le meilleur du livre de Crémieux-Brilhac montre l’obstination des Français libres à reconquérir pas à pas l’opinion métropolitaine, leur entêtement à unifier la Résistance intérieure, l’amour dont ils ont entouré la France captive. »

« Souci de comprendre »

L’ouvrage, qui aurait pu n’être qu’un essai d’ego-histoire, est devenu un classique. L’acteur de la France libre qu’a été Jean-Louis Crémieux-Brilhac nourrit l’historien mais jamais ne l’égare. « Chez lui, le témoin ne l’a jamais emporté sur l’historien, et le souci de comprendre l’a toujours préservé de la tentation de régler des comptes », observe l’historien Olivier Wieviorka, professeur à l’Ecole normale supérieure de Cachan et spécialiste de la seconde guerre mondiale.

A la bonne distance, là encore, Jean-Louis Crémieux-Brilhac rédige en 2000 l’introduction aux Mémoires de Charles de Gaulle que publie la « Bibliothèque de La Pléiade ». Evoquant la France libre, il rappelle cette phrase de l’homme du 18-Juin, qu’il aurait pu faire sienne : « Nous n’avons jamais rien fait de mieux », tout en expliquant pourquoi et sur quels points ces Mémoires sont « une réécriture de l’Histoire ». Après la Libération, Jean-Louis Crémieux-Brilhac était entré au ministère de l’information puis au secrétariat général du gouvernement. En 1954, il devient chargé de mission dans le cabinet d’un Français libre, Pierre Mendès France alors président du Conseil.

En 2010, à 93 ans, il consacrera un livre-hommage à un autre collaborateur de celui-ci, passé, lui aussi, par Londres, Georges Boris (Georges Boris, trente ans d’influence, Blum, de Gaulle, Mendès France, Gallimard). Jean-Louis Crémieux-Brilhac est le conseiller technique de « PMF » lorsque celui-ci est nommé ministre d’Etat en 1956. Il entre la même année au cabinet du radical-socialiste René Billères, ministre de l’éducation nationale, où il restera jusqu’en 1958.

Polyglotte curieux de tout

Dans cette deuxième vie, Jean-Louis Crémieux-Brilhac a été l’un des fondateurs de la Documentation française où il fit l’essentiel de sa carrière de haut fonctionnaire, comme numéro deux puis comme directeur (1969-1982), avant d’être nommé conseiller d’Etat en service extraordinaire (1982-1986).

Cette deuxième vie l’aura conduit à s’investir avec passion dans la promotion de la recherche scientifique et de l’enseignement supérieur. Il fut ainsi l’un des hommes orchestre du fameux Colloque de Caen, organisé en 1956 sous la houlette de trois scientifiques de renom, Etienne Bauer, André Lichnérowicz et Jacques Monod, le futur Prix Nobel – avec l’appui déterminant de Pierre Mendès France. Comme secrétaire général puis vice-président de l’Association d’étude pour l’expansion de la recherche scientifique, Jean-Louis Crémieux-Brilhac milita de longues années pour cette cause. Ce qui n’empêchait pas ce polyglotte curieux de tout de se faire à l’occasion traducteur. On lui doit les versions françaises de La Petite Ville, de Heinrich Mann (Calmann-Lévy, 1949) et du Nouvel Etat industriel, de John Kenneth Galbraith (Gallimard, 1968).

En février 2012, toujours vigilant et réactif sur l’histoire de la seconde guerre mondiale, il proposait et livrait au Monde un article nécrologique sur son ami Michael R. D. Foot, ancien agent des réseaux britanniques de la Résistance en France, devenu comme lui historien. Cet hommage à un ami était à ses yeux l’occasion de réparer ce qu’il considérait comme une injustice : la méconnaissance, en France, du rôle joué par le Special Operations Executive, un service secret créé en 1940 par Churchill dans le but d’organiser des actes de sabotage et de stimuler la guérilla clandestine en Europe et en Asie contre les forces de l’Axe. Il consacra d’ailleurs à ce sujet un très beau film documentaire  : Les Anglais dans la Résistance. Une guerre irrégulière (avec Laurène L’Allinec, BFC Productions, 2012).

Le 16 avril 2012, Jean-Louis Crémieux-Brilhac était, avec Jacques Vistel, un des deux anciens résistants à prendre la parole lors de la cérémonie organisée aux Invalides en l’honneur de Raymond Aubrac, mort six jours du plus tôt. Le 7 mars 2013, toujours aux Invalides, c’est cette fois à son ami Stéphane Hessel, décédé huit jours auparavant, qu’il rendait hommage. Ceux qui assistèrent au discours se souviennent encore de la voix étonnamment jeune de ce vieil homme 96 ans que la mort semblait avoir oublié : « Stéphane, moi qui connais maintenant tellement plus de morts que de vivants, et qui reste seul, ou presque, sur la rive, je te dis merci, merci de l’exemple de ta vie. »


 Article du Journal Le Monde

Au printemps 2010, Jean-Louis Crémieux-Brilhac avait longuement reçu Le Monde dans son bel appartement du boulevard Saint-Germain, à Paris. Alors âgé de 93 ans, il avait accepté de livrer ses souvenirs de l’année 1940, et notamment de son séjour dans un camp de prisonniers en Allemagne, au lendemain de la défaite de l’armée française en juin 1940, avec ce souci toujours constant chez lui de les éclairer du regard de l’historien. Extraits.

Etiez-vous au courant [quand vous étiez prisonnier en Allemagne] de ce qui se passait en France ?

Il y avait un petit journal pour les prisonniers. Il s’appelait Le Trait d’union. C’était un hebdomadaire, je crois, et il était réalisé à partir des informations allemandes. C’est ainsi que nous avons appris l’existence d’un « général félon » à Londres. Tout le monde était pour l’armistice parce qu’on n’imaginait pas d’autre alternative. L’infériorité militaire était telle que nous pensions qu’il n’y avait rien à faire. C’était fini. La solution de Gaulle ne nous est apparue que par la suite. L’information sur l’appel du 18 juin ne nous est parvenue qu’en juillet. Ensuite, il a été condamné à mort, et le petit journal du camp a beaucoup amplifié l’information. En face, le maréchal Pétain apparaissait comme le sauveur, l’homme qui avait obtenu l’armistice. (…)

Avez-vous perçu l’importance du 10 juillet, de ce que signifiait le vote des pleins pouvoirs à Pétain ? Aviez-vous conscience du fait que la République avait été renversée, que l’on basculait dans un autre régime ?

Non, pas à ce moment-là. Je me souviens surtout de l’aplatissement, un aplatissement total. Pour beaucoup, la guerre était finie. La France était sortie de la guerre. L’Angleterre, on s’en foutait. Songez que mon père m’avait dit : « Le maréchal Pétain est le seul maréchal républicain des six maréchaux de 14-18 ! » Il n’était pas pensable que le maréchal ne résiste pas aux Allemands. Il préparerait un redressement militaire comme celui de la Prusse après Iéna ! J’ai été maréchaliste, oui, et je l’étais encore en arrivant en Angleterre, à l’automne 1941 ! (…) C’est vous dire à quel point la confusion d’esprit était immense. Maréchalisme et gaullisme apparaissaient comme les deux versants possibles de la résistance aux Allemands. Moi, j’ai eu une vision différente quand j’ai vu que l’Angleterre tenait le coup, en septembre 1940. C’est là que j’ai décidé de m’évader.

Qu’avez-vous appris en vous plongeant dans les archives, des décennies plus tard, pour écrire votre livre « Les Français de l’an 40 » ?

Je voulais comprendre cette période, ça me torturait. Dès que j’ai été à la retraite, je me suis donc mis à ce travail. Ce que j’ai découvert d’abord, ce sont les causes de la défaite militaire. (…) J’ai découvert aussi l’importance de ce complot de la paix (…), cette action si acharnée de la part de certains socialistes et de l’extrême droite pour empêcher la guerre et l’arrêter. (…) Une dernière chose, enfin, mais qui est plus de l’ordre de la réflexion : j’en suis venu à l’idée que notre pays, après l’hémorragie physique de 14-18 et l’hémorragie mentale de l’entre-deux-guerres, n’avait pas la force « biologique » de faire une seconde guerre mondiale. Souvenez-vous de Daladier se disant si soucieux d’économiser le « précieux sang français ». Peut-on soutenir une guerre mondiale quand le chef de guerre dit qu’il faut être avare de son sang ? Les consciences étaient encore hantées par les douleurs et les souffrances de 14-18. Cela a fait accepter beaucoup plus facilement le maréchal Pétain, l’armistice et la suite.


      Article de la Fondation de la Résistance

Membre du Comité historique et pédagogique de la Fondation de la Résistance depuis l’origine, Jean-Louis Crémieux-Brilhac est décédé mercredi 8 avril 2015 à 98 ans. Il était l’exemple le plus achevé de la capacité de certains acteurs de l’Histoire à se muer en historiens : sa rigueur et sa rectitude intellectuelles avaient fait de lui un chercheur de référence sur une période – les années noires – dont il avait été un protagoniste éminent.

Pendant la guerre, il est fait prisonnier en juin 1940 mais s’évade en janvier 1941 de son Stalag et réussit à gagner le territoire soviétique. Il y reste en captivité jusqu’à ce que l’invasion de l’URSS par Hitler rompe le pacte germano-soviétique et aboutisse à sa libération avec 185 autres Français, qui gagnent Londres et s’engagent dans la France Libre. Jean-Louis Crémieux, qui prend alors le pseudo de Brilhac devient pendant deux ans secrétaire du Comité exécutif de propagande et chef du service de diffusion clandestine de la France libre.

A la Libération, il est un des co-fondateurs de la Documentation Française, où il fera l’essentiel de sa carrière et dont il deviendra le directeur. Dans ces fonctions, il est dès l’après-guerre le promoteur discret, mais efficace, des premiers travaux sur la résistance : il fait publier en 1945-1946 plusieurs « notes documentaires et études » du Ministère de l’information sur le sujet et contribue à susciter l’essai de Lucie Aubrac (La résistance : naissance et organisation). Trente ans plus tard, la Documentation Française publie une anthologie des émissions françaises de la BBC pendant la guerre (Les Voix de la Liberté, 5 volumes, 1975). Cette somme qu’il a lui-même dirigée reste encore aujourd’hui un instrument de recherche incontournable.

Sa vraie « carrière » d’historien commence cependant à la retraite, jalonnée d’ouvrages qui ont tous fait date et illustrent en même temps un itinéraire intellectuel exemplaire par son altruisme. Cherchant d’abord à restituer l’immense complexité du contexte de l’effondrement de juin 1940, il est le premier à aborder de front ce problème en tentant une synthèse à l’échelle de la société française dans son ensemble (Les Français de l’an 40, 1990). Puis, il s’attelle, seul, à une histoire de la France libre, ouvrage paru en 1996 et qui risque de rester longtemps encore une référence, car les aspects qui ont été ou seront un jour inévitablement remis en question sont compensés par une hauteur de vues peu commune. L’auteur est d’ailleurs le premier à avoir constamment apporté des retouches à son La France Libre, avec L’appel du 18 juin (2010) et De Gaulle, la République et la France libre (2014).

Les autres publications de Jean-Louis Crémieux-Brilhac ont toutes en commun cette passion de faire connaître l’action des autres avant la sienne, qu’il s’agisse de mettre en avant le groupe des 186 évadés par la Russie auxquels il appartenait (Prisonniers de la Liberté, 2004) ou Georges Boris, qu’il a côtoyé du temps de la France Libre puis aux côtés de Pierre Mendès France (Georges Boris. Trente ans d’influence. Blum, de Gaulle, Mendès France, 2010), sans compter les nombreuses préfaces aux souvenirs inédits de Français Libres. C’est aussi à sa persévérance discrète qu’on doit la traduction de SOE in France, le livre de référence sur les réseaux britanniques ayant opéré sur le sol français (trad. Des Anglais dans la Résistance, 2011), quarante-cinq ans après sa parution en Angleterre.

Infatigable, il aura ces dernières années accepté de prendre la présidence de l’association Résistance Liberté Mémoire, vouée depuis de longues années à la publication ou réédition de témoignages et d’études sur la résistance, en coopération avec les éditions du Félin. Il y a privilégié la parution d’inédits comme les souvenirs de José Aboulker, Radio libre de Maurice de Cheveigné et, cette année encore, la correspondance de Madeleine Michelis.

Jean-Louis Crémieux-Brilhac a également continué à prendre une part active aux débats intellectuels que continue à susciter l’historiographie de la résistance, par des articles publiés ces dernières années dans la revue Le Débat, en particulier sur l’attitude des résistants et des Français libres face au génocide des Juifs. Avec une constante : toujours, veiller à distinguer soigneusement l’argumentation du chercheur et le témoignage de l’acteur qu’il avait été.