BOHRMANN Théo

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BOHRMANN Théo

Né en Allemagne en mars 1929, ses Parents se sont établis à Strasbourg pour fuir le régime Nazi. De 1939 à 1943, après l’évacuation de l’Alsace, Théo s’est réfugié avec sa mère et sa sœur auprès d’une tante en Corrèze. Son père qui était à l’armée les a rejoints après sa démobilisation, suite à l’armistice de juin 1940. En 1943 toute la famille, pour éviter des poursuites, s’est cachée à Vabre (Tarn) ; Théo travaillait chez des paysans gardant vaches ou brebis. A Vabre, tout le monde était résistant. Théo a rejoint les éclaireurs unionistes dont bien des cadres, avec ceux des éclaireurs israélites, ont formé l’ossature du Maquis de Vabre sous le commandement de Guy de Rouville. Le maquis a compté jusqu’à 480 hommes en 3 compagnies. Présent au Maquis, depuis le 12 juin 1944, Théo, vu son jeune âge, fut versé dans « l’intendance », essentiellement pour aider le Chef tailleur qui avait mission de couper les uniformes puis de les faire assembler par des tailleurs, éparpillés dans les environs. Théo accompagnait le chauffeur, Emile Lacroix, pour ramener les parachutes (qui décousus servaient de doublures) du terrain de parachutage ou des cantonnements voisins, distribuer et reprendre les lots chez les tailleurs etc. Le 13 août 1944, ils se sont heurtés, devant le dépôt du Maquis, à la sortie de Vabre, à l’arrière garde d’une colonne blindée allemande qui a immédiatement mitraillé la camionnette et tiré au canon sur le dépôt occupé par deux autres maquisards. Théo et Emile Lacroix s’étaient d’abord réfugiés dans le sous sol du bâtiment, mais la maison prenant feu, ils sont sortis les bras en l’air. Théo, parlant parfaitement l’allemand a expliqué qu’ils se trouvaient dans le jardin jouxtant la maison, qu’ils avaient eu peur et qu’il n’y avait personne dans la maison.  Les Allemands n’ont pas cherché plus loin et sont repartis. Parfois, le Maquis confiait à Théo des missions plus émoustillantes en tant qu’agent de liaison , ou alors le 8 août 1944, lors du raid allemand sur Vabre, la reprise en main et l’interrogatoire (grâce à sa connaissance de la langue allemande) de Hans, le SS déserteur, disparu le 5 août et revenu chez nous après une absence mystérieuse. Théo fut démobilisé le 20 septembre 1944 alors que la plupart de ses camarades plus âgés continuaient le combat en rejoignant la 1ère armée française en Bourgogne.