BROUSSINE Georges

Bourgogne

Auteur de la fiche : Maurice Delarue Journal le Monde du 5/11/2001

Georges BROUSSINE


Georges Broussine né en 1918 est mort le 31 octobre 2001 à l’âge de 83 ans était président honoraire de l’Association de la presse diplomatique française, où il était connu comme journaliste diplomatique. Il avait une longue carrière dans la presse militante et gaulliste et dans la radio en particulier à Radio Monte-Carlo.

Mais très peu de gens savaient, même parmi ses amis et confrères les plus proches, que Georges Broussine fut, du premier au dernier jour de l’Occupation, un résistant hors nome, dont le courage n’eut s’égal que la modestie. Il ne parlait jamais du réseau Bourgogne, filière qui organisa l’évasion de plus de 300 aviateurs alliés abattus en France, ce qui lui valut la « Military Cross » britannique et la « Légion of Mérit » américaine. Dans l’Evadé de la France libre (Tallandier) il a raconté ses souvenirs, dans un livre unique en son genre, car nul résistant n’a témoigné de cette époque avec autant d’humour ; un humour qui naît moins de la désinvolture de l’auteur que du caractère provocateur de don entreprise.

Le 2 novembre 1940, Georges Broussine ne se contente pas de quitter l’armée de l’armistice : il annonce par écrit, dans les formes les plus administratives, à son commandant de compagnie qu’il part rejoindre de Gaulle à Londres. Quatre ans plus tard, après le débarquement de Normandie, ayant bravé mille dangers depuis quatre ans, son impatience l’amène à tenter depuis paris de rejoindre les lignes alliées à bicyclette. Arrêté par les Allemands, il s’évade de la voiture en prétextant un besoin urgent dans la forêt de Marly ! Entre-temps, il avait échoué à rejoindre Gibraltar en barque depuis l’Algérie avant de réussir à travers les Pyrénées en 1942 ; et il avait connu les prisons françaises et espagnols. Comble de la provocation Georges Broussine fit filmer (par un caméraman complice des « Actualités françaises ») trois de ses protégés américain en promenade sur l’esplanade du Trocadéro et dans les rues de Paris, lisant une affiche de l’armée allemande qui promettait le peloton d’exécution à quiconque aiderait des aviateurs ennemis évadés.

En février 1943, l’avion qui l’amène de Londres en France occupée fait un atterrissage forcé, Georges Broussine frappa à la porte de la première ferme venue à Larçay près de Tours. La fermier Michel Bodineau, sans aucun lien direct avec la Résistance, accueillit à bras ouverts cet inconnu et sera l’une des premières recrues dans le réseau Bourgogne. En 1944, arrêté quelques jours avant la Libération, Michel Bodineau sera l’un des derniers fusillés de l’Occupation…